Plus de 107 MMDH mobilisés par l'État entre 2019 et 2024
Les financements innovants s'affirment comme un levier stratégique des finances publiques marocaines, offrant à l'État des liquidités immédiates tout en maintenant l'usage de ses actifs cédés. Selon les données du ministère de l'Économie et des Finances (MEF) et du Trésorier Général du Royaume (TGR), les recettes issues de ce mécanisme ont atteint un niveau record de 35,3 milliards de dirhams (MMDH) en 2024.
Une montée en puissance continueDepuis l'instauration de cette approche en 2019, un total de 107,2 MMDH a été levé, soit l'équivalent de 7 % du PIB en 2024. Le recours à ces financements a pris une ampleur croissante, le montant collecté en 2024 étant le plus élevé jamais enregistré.
Le document de la Programmation Budgétaire Triennale (PBT) 2024-2026 prévoit une stabilisation du rythme des financements innovants autour de 35 MMDH par an. Si cette tendance se confirme, le stock cumulé de ces financements devrait dépasser 177 MMDH à fin 2026, avec 70 MMDH supplémentaires attendus pour les exercices 2025 et 2026.
La composition du stock de financements innovantsConcernant l'encours de 107,4 MMDH, le rapport d'activité de la Direction du Budget (page 65) indique qu'à fin 2023, 50,6 MMDH émanaient de la Caisse de Dépôt et de Gestion (CDG) et 21,5 MMDH de la Caisse Marocaine des Retraites (CMR).
Pour 2024, la ventilation précise de ces financements n'a pas encore été officiellement dévoilée. Toutefois, selon des sources internes à la CMR, l'institution aurait acquis des actifs immobiliers de l'État à travers ses Organismes de Placement Collectif en Immobilier (OPCI) pour un montant total de 10,2 MMDH.
Quant au solde de 25,1 MMDH, il demeure incertain s'il provient exclusivement de la CDG ou si d'autres investisseurs ont également pris part à ces opérations.
Une approche structurante pour les finances publiquesLe recours aux financements innovants traduit la volonté de l'État de diversifier ses sources de liquidités tout en évitant un endettement excessif. En mobilisant des ressources par la cession temporaire d'actifs, cette stratégie permet de financer des projets stratégiques sans alourdir la dette publique.
Alors que ces financements devraient continuer à jouer un rôle central dans les finances publiques au cours des prochaines années, leur efficacité reposera sur une gestion optimale des actifs et une transparence accrue quant à leur allocation.