Perspectives économiques de l’OCDE pour 2025 :
Perspectives économiques de l’OCDE pour 2025 :
Le dernier rapport de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) dresse un tableau prometteur pour l’économie marocaine, malgré les défis actuels. Une croissance robuste est attendue, soutenue par des politiques structurantes et des secteurs clés en plein essor.
Une croissance soutenue par les investissements et les exportations
Selon l’OCDE, le PIB réel du Maroc devrait croître de 4,1 % en 2025, avant de ralentir légèrement à 3,8 % en 2026. Cette dynamique repose notamment sur la nouvelle Charte de l’investissement et la hausse des entrées d’IDE, qui favorisent l’industrialisation et l’augmentation des exportations, notamment dans des secteurs stratégiques tels que l’automobile, l’aéronautique et les phosphates.
Malgré une sécheresse persistante, le pays bénéficie d’une augmentation de la consommation privée, portée par la progression des revenus réels. Par ailleurs, le secteur touristique affiche une performance remarquable : au cours des 12 derniers mois, le Maroc a accueilli un nombre record de 14,6 millions de touristes, consolidant sa place parmi les destinations privilégiées.
Cependant, le secteur agricole souffre lourdement des conditions climatiques. Au premier semestre de 2024, la valeur ajoutée agricole a chuté de plus de 4 %, impactant l’emploi rural et contribuant au maintien d’un taux de chômage élevé.
Un contexte monétaire et budgétaire favorable
Sur le front monétaire, la Banque centrale marocaine, après une politique de resserrement qui a culminé avec un taux directeur de 3 % en mars 2023, a amorcé un cycle d’assouplissement en juin 2024. Avec une première baisse de 25 points de base, d’autres ajustements sont prévus pour aligner le taux directeur sur un niveau neutre.
Le gouvernement s’engage parallèlement dans une réforme budgétaire ambitieuse. Le programme triennal 2025-2027 prévoit un rétrécissement du déficit public, passant de 4 % du PIB en 2024 à 3 % en 2026. Les finances publiques sont consolidées grâce à une réduction progressive des subventions, une fiscalité des sociétés révisée et une meilleure efficacité du recouvrement fiscal.
Des défis structurels à relever
L’OCDE insiste toutefois sur l’importance de renforcer la convergence économique et d’optimiser l’utilisation des ressources humaines. Des efforts restent nécessaires pour intégrer une population jeune, confrontée à un marché de l’emploi marqué par le chômage, l’informalité et une faible participation des femmes.
Pour surmonter ces défis, l’organisation recommande :
Réduire l’informalité en renforçant les incitations économiques et l’application des lois.
Favoriser l’égalité des genres, notamment par des services d’accueil pour jeunes enfants et des campagnes contre les stéréotypes.
Améliorer les compétences professionnelles, avec des formations adaptées aux secteurs prioritaires comme l’industrie et le numérique.
Perspectives encourageantes, mais prudence de mise
Le Maroc amorce une transformation économique prometteuse. La diversification de l’économie, portée par des investissements publics et privés dans les infrastructures hydriques, touristiques et industrielles, devrait consolider les bases de cette reprise. Toutefois, les autorités devront maintenir une gestion rigoureuse des finances publiques et veiller à une inflation maîtrisée, en particulier face à la réduction progressive des subventions.
En conclusion, l’OCDE appelle à un engagement soutenu pour relever les défis sociaux et structurels, tout en capitalisant sur les opportunités offertes par cette dynamique économique favorable.